Valérie

Je ne sais plus comment j’ai rencontré Valérie, peut-être dans le cadre de l’association Bicause1, dans laquelle elle s’investit. C’est une autrice qui va publier son premier roman. Valérie et moi cherchons à faire vivre la grande complicité qui peut exister entre deux personnes animées des mêmes idéaux. J’aime son corps fin et léger. Cela correspond bien à sa façon de rejeter ce qui n’est pas essentiel. Elle a un regard bleu d’une grande fragilité, on dirait tout le temps qu’elle est nue.

1 Bi’Cause est une association de réflexion, d’information et de prévention autour de la bisexualité et de la pansexualité. https://bicause.fr/

Interview : Alpheratz – Crédit photo © Palmyre Roigt 2018

Qu’est-ce que Requiem a fait naître ?

L’encouragement à écrire, à travailler et aller au bout de ses projets.

La linguistique explore l’interdépendance de la langue et de la pensée. Quel exemple peux-tu en donner ?

Quand il n’y a pas les mots pour les pensées, les concepts on doit les inventer, les créer, je l’ai rencontré dans ma vie militante en découvrant les personnes de genre fluide, non binaire.

Utilises-tu au moins l’une des ressources du français inclusif ?

Oui, dans mon premier roman j’ai voulu aller aussi vers ce thème, je mets en lumière et explique l’emploi de iel, al…

Pourquoi continuer à lire ?

C’est la respiration de l’esprit, lire et écrire, ce sont des évasions, des moments indispensables à ma vie.

An autaire phare

Virginie Despentes.

(Elle me lit un passage très politique, au vocabulaire percutant.)

As-tu une cause qui te tient à cœur et que fais-tu pour elle ?

La Liberté, la liberté de penser, d’être et d’aimer, j’adhère à de nombreuses associations, et je milite auprès de Bi’Cause et de l’Inter-LGBT.

L’école idéale devrait…

Donner l’envie d’apprendre, ouvrir des portes, vivre.

Moi, Présidente de la République, je…

Je donne ma démission, mais finalement non, alors je fais flotter le rainbow flag à côté du drapeau français.

Quel serait le point commun à toutes les guerres ?

La bêtise, la haine, le pouvoir, les peuples manipulés, crétins à se laisser aller à la violence qui ne règle rien.

Un exemple de ce qui te touche

La beauté d’un acte gratuit, agir pour la beauté du geste et ne rien attendre en retour.

Ton dernier mensonge

Croire que j’en fais jamais. J’ai besoin de clarté. Pour mon propre bien-être. J’ai besoin de ne pas tout dire.

Une foi ?

Je crois en l’amour.

Une dépendance ?

Je suis accro à Paris.

Ton rapport avec le sexe ?

Une intense vibration plus encore de l’âme, la rencontre de deux indicibles.

Qu’est-ce qui te rend heureuse ?

Etre amoureuse, écrire, lire, rêver.

Une parole inspirante

« Si tu ne cherches pas l’inespéré, tu ne trouveras rien » Héraclite.

Il y a aussi – et j’ai repris ce livre – dans Un Certain regard de Françoise Sagan, cette phrase qui m’inspire aussi : « Je pense que la Liberté, c’est de se laisser librement amuser et émouvoir ».

Une idée pour s’améliorer ?

Peut-être grandir, mais ça je n’y crois pas trop et en plus je n’en ai pas envie. Je revendique ce côté décalé, garder ce côté émerveillé. Croire en la beauté et en l’amour. Tout n’est pas pourri.

Qu’aimerais-tu devenir ?

Romancière vivant de son art.

Un symbole ou une vision

Le Phénix. La renaissance, l’espoir, la perspective.

Tu as déjà été réduite en cendres ?

Oui. Du coup c’est rassurant comme vision.

Crédit photo © Dvarg/123RF


Qu’aimerais-tu ajouter ?

Rien.

Ta photo est celle d’une femme libre.

Merci.

Bonne chance pour ton premier roman. Je t’aiderai.

Je l’espère.

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